24.11.2010, 13:56
À Kant
Je veux de songe en songe avec toi fuir sans trêve
Le sol avare et froid de la réalité :
Le rêve offre toujours une hospitalité
Sereine et merveilleuse à l'âme qu'il soulève.
Et, tu l'as dit, ce monde, après tout, n'est qu'un rêve,
Fantôme insaisissable à qui l'a médité,
Apparence cruelle et sans solidité
Où l'idéal s'ébauche et jamais ne s'achève.
Chaque sens fait un rêve : harmonie et parfum,
Saveur, couleur, beauté, toute forme en est un ;
L'homme à ces spectres vains prête un corps qu'il invente.
Emu, je ne sais rien de la cause émouvante :
C'est moi-même ébloui que j'ai nommé le ciel,
Et je ne sens pas bien ce que j'ai de réel.
Je veux de songe en songe avec toi fuir sans trêve
Le sol avare et froid de la réalité :
Le rêve offre toujours une hospitalité
Sereine et merveilleuse à l'âme qu'il soulève.
Et, tu l'as dit, ce monde, après tout, n'est qu'un rêve,
Fantôme insaisissable à qui l'a médité,
Apparence cruelle et sans solidité
Où l'idéal s'ébauche et jamais ne s'achève.
Chaque sens fait un rêve : harmonie et parfum,
Saveur, couleur, beauté, toute forme en est un ;
L'homme à ces spectres vains prête un corps qu'il invente.
Emu, je ne sais rien de la cause émouvante :
C'est moi-même ébloui que j'ai nommé le ciel,
Et je ne sens pas bien ce que j'ai de réel.